EDITO ALEXANDRE JOULIA

À l’instant T de notre vie, plusieurs chansons me passent par la tête…

Izia « Trop vite », Lennon « Imagine », « High Hopes » des Pink Floyd ou encore Alain Souchon qui chante « Alors on nous fait croire que le bonheur c’est d’avoir ». On nous place dans la représentation du monde de Gulliver, où tout est décrit comme trop petit, trop court,
trop long, comme si le temps n’était visible que par sa fin.

Les images, sur les réseaux et sur les chaînes d’information, s’écoulent à grande vitesse et donnent l’impression d’une vie réduite au débit d’un fleuve sans cesse en crue.

Finalement on oublie la vraie et unique monnaie de notre existence, le temps. Après des années de travail dans la radio et le son, là où la parole avait son importance, là où le silence donnait le relief de la pensée, maintenant les idées se sont effacées au détriment de la communication et de l’influence. Volontairement, je me remets à la photographie pour figer ce précieux temps et voir dans un infiniment petit une immensité. Tout est question de point de vue : Un gros plan sur des petits reflets d’eau de mer en lisière d’un sable de plage, se transforme en désert d’Afrique vu d’avion, en continent vu d’un satellite. Terre précieuse dont nous n’occupons qu’une petite partie de sa surface, où on nous concentre dans des pôles
urbains à en oublier les espaces, les volumes, les dimensions. Par volonté politique et
médiatique, la peur a remplacé la culture et la critique, mais je crois dans un avenir
nouveau. Dans le son, l’homme a créé la « stéréo » pour reproduire une forme de réalité
qui nous entoure, puis le multicanal pour reproduire les espaces, mais dans le même
temps, tout le monde écoute de la musique en « mono » sur un petit smartphone ou
une micro-enceinte portative avec une fausse réalité. C’est un schéma similaire pour
l’image, le cinéma. Si nous ne voulons pas que nos esprits deviennent des bonsaïs, où
notre instinct et nos idées sont réduites et contraintes, alors nous devons repenser en
vision panoramique, relever la tête et voir le ciel, avoir une écoute « philharmonique
». C’est l’Allégorie de la caverne de Platon, nous devons avoir la connaissance du réel,
ainsi nous serons de nouveau visionnaires, tous ensemble et sans la crainte des autres.

Propos : Alexandre Joulia, photographe et rédacteur en chef adjoint AMILCAR MAGAZINE GROUP

SÉLECTIONS :

  • Rachel Joulia-Helou, rédactrice en chef AMILCAR MAGAZINE GROUP
  • Alexandre Joulia, photographe et rédacteur en chef adjoint AMILCAR MAGAZINE GROUP

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